Et pourtant, en ce dimanche 20 avril, tout avait bien commencé, avec petit café, brioche et optimisme à tous les étages. La fin n’en fut pas de même, le froid et la pluie ayant tempérés les ardeurs les plus fougueuses
Mais revenons en arrière pour analyser cette journée
7h30 du matin à la halle de Meymac. Le jour n’a pas pointé le bout de son nez que déjà Marc et Daniel s’affairent autour du tub citroen pour préparer le café . Soudain, le bruit sourd d’un moteur de camion se fait entendre. C’est Jean-Claude et son GMC qui arrivent. Suivent dans la foulée Marcel et sa Jeep, Jean-jacques et son Ford Transit, puis pêle-mêle le U23 plateau-citerne de Jean-Claude SIBIAL (Si! Si! Ça existe), une autre jeep pilotée par Jean-Joseph, la C4 de didier, le Berliet TR 280 de didier EYMARD, le Bedford dépanneuse de christian, la jeep de Jeannot version safari avec treuil et pare-buffle intégrés, une autre venant du 76 et en dernière position l’imposant Réo de Mica
Tout ce joli monde, ayant posé pour la postérité, ce retrouva à discuter mécanique le café dans une main, la brioche de l’autre
Enfin, les fauves furent lâchés, et c’est dans un joli vacarme que s’ébroua tout ce joli monde, la palme du bruit revenant au Réo. J’en sais quelque chose, j’étais derrière
Direction la route des hêtres et ses nombreux virages histoire de se faire les bras puis descente vers Barsanges, le Bournel, la Fonfrède et la Nouaille pour se retrouver à Gourdon-Murat
Comme vous pouvez le constater, les concurrents à la muscu s’en donnèrent à cœur joie, les routes étroites et les virages serrés obligeant même certains à faire plusieurs manœuvres Je pense notamment au GMC, au Berliet et au Réo et dans une moindre mesure à la dépanneuse de Christian qui, elle, transportait une Jeep qui servait de lest
Passé Gourdon-Murat, le convoi pris la direction du Madegal pour arriver au point de ravitaillement à Viam
Et c’est sur la jolie petite place de Viam que les participants purent enfin laisser libre cour à leurs papilles gustatives, celles-ci goûtant tour à tour une rondelle de saucisson, un morceau de jambon ou de pâté ou bien encore un bout de ce fromage qu’on appelle Cantal, le tout arrosé d’un bon petit verre de rosé bien frais, tout ça dans la bonne humeur et la convivialité
Les mécaniques, elles, purent souffler un peu, sagement alignées comme les quatre Jeep ou cote à cote pour certaines autres, le Réo dévoilant même avantageusement ses dessous
Puis vint le départ pour St-Setiers et le fameux repas « à la roulante »
Chacun et chacune purent admirer les paysages printaniers et les villages traversés, Tarnac, St Merd les Oussines ou encore Millevaches avant d’arriver à la croix de la mission
Petite anecdote en passant: Un troupeau de vaches, sans doute lassées de voir passer des trains se pris de curiosité pour ces engins bizarres qu’elles voyaient sans doute pour la première fois Certaines, moins effarouchées, allèrent même jusqu’à venir sur la chaussée admirer ces engins mais, se rappelant soudain ce vieux proverbe tibétain « mieux vaut l’herbe tendre du pré que la calandre du GMC » rebroussèrent prudemment chemin pour finalement rejoindre leurs pénates, aidées en cela par le propriétaire et Christian Chaudagne, tout content de se dégourdir les jambes
Passé le point culminant de la Corrèze, 938 mètres (et quelques centimètres en plus ou en moins suivant la couche de neige), les participants arrivèrent enfin à la croix de la mission ou les attendait de pied ferme Jeannot Vassias, juché sur sa cuisinière à roulette. Pardon Jean-Claude
Là, chacun put goûter à la potion « JCM », vous savez, le jus de fruit qui vous chauffe le corps et l’esprit. Puis chacun prit place pour la fameuse soupe de pot au feu, notre cher cuisinier nous gratifiant même d’un magnifique « Chabrol » Pensez donc, un cubi de vin rouge dans une assiettée de bouillon, comme on dit par chez nous « c’est pas fait pour les mauviettes » Et ne dit pas le contraire Jeannot, c’est sur la photo
Suivit le pot au feu en question, préparé de main de maître par notre Jeannot national et là, tous les convives furent unanimes pour vanter la qualité de la préparation et de la cuisson et je suis sur que certains s’en lèchent encore les babines Puis vint le fromage et le dessert, en l’occurrence des profiteroles. Jeannot Bascoulergues nous sortit de sa jeep une bouteille d’eau que je qualifierais de vie, bouteille qui passa à un doigt de la destruction, sa rencontre inopinée avec une tôle de la Jeep émettant un bruit des plus douteux, et le cœur de Jeannot passant de 70 à 140 pulsations à la vitesse supersonique, mais comme toute chose qui se termine bien, dame bouteille finit sa vie sur la table, réchauffant les âmes et les coeurs
Et c’est à ce moment que les choses se corsèrent. Comme dirait Obelix: « Le ciel nous tomba sur la tète » Ou plutôt des trombes d’eau
Chacun se protégea comme il put, emmailloté dans une couverture comme Jeannot, déguisé en scaphandrier ou simplement la tète dans les épaules pour éviter les gouttes d’eau passant par les joints de pare-brise
Les plus chanceux furent Christian, Jean-Jacques et Didier. Pour les autres, ce fut plus laborieux. Le G.M.C. et autres Jeep, sans portes, se transformèrent vite en piscines ambulantes et l’arrivée à Meymac fut des plus houleuse, les mécaniques prenant l’eau
La palme du festival revint sans équivoque au « REO » de Marc qui, voulant peut-être faire durer le plaisir, tomba une bonne vingtaine de fois en panne sur les derniers trois kilomètres
Mais comme toute chose qui se termine bien, tout le monde sans exception se retrouva, trempé certes, mais content pour le pot de l’amitié
Si les véhicules furent moins nombreux que l’an dernier, la qualité fut au rendez-vous, tant au point de vue véhicules que beauté du parcours et je ne parle pas de la restauration Le pot au feu fut royal
Rendez-vous est pris pour 2009
(TEXTE ET PHOTOS Serge BARRIER)